En quelques années, la réalité virtuelle ou VR (pour Virtual Reality) s’est démocratisée pour devenir un outil innovant et accessible. De nombreuses entreprises y voient l’opportunité de construire des expériences apprenantes mémorables. Qu’on parle d’immersive learning ou de métaverse, cette méthode est une réponse idéale aux enjeux des organisations qui veulent faire monter leurs collaborateurs en compétences. Réduction des risques, ancrage mémoriel, meilleurs engagements et taux de complétion, elle présente de nombreux avantages pour les apprenants comme pour les services de formation. Des évaluations sur son efficacité démontrent que miser sur cette approche peut s’avérer très rentable ! On vous explique dans quels cas et comment intégrer la réalité virtuelle en formation.
L’apprentissage immersif : formats et outils
Immersive learning : 3 options
Réalité augmentée
Un dispositif en réalité augmentée consiste à superposer des informations virtuelles sur le réel. On utilise une tablette ou un smartphone qui scannent l’environnement pour faire apparaître les contenus d’apprentissages sur l’interface, par-dessus l’image réelle.
Par exemple, dans le cadre d’une formation à la gestion des risques incendies, une vignette pédagogique apparaîtra sur l’écran dès que l’outil détectera la porte coupe-feu.
Cette modalité est intéressante pour mettre en place des formations sur votre lieu de travail ou sur de vrais outils que vos collaborateurs utilisent dans le cadre de leurs missions.
Réalité virtuelle
Cette option consiste à proposer une immersion complète dans un univers virtuel créé numériquement. Un lieu d’apprentissage est simulé et répliqué, en général le futur lieu de travail du collaborateur, et l’apprenant accède aux outils et appareils de cet environnement. Il peut interagir avec eux par le biais de capteurs et de manettes.
Ce dispositif nécessite de porter un casque VR pour s’immerger dans le scénario pédagogique.
Réalité mixte
C’est une technologie qui superpose des contenus virtuels sur du réel. Au lieu de voir les éléments “augmentés” sur une tablette ou un smartphone, c’est directement dans un casque que ces éléments apparaîtront devant les yeux de l’utilisateur.
Les mains libérées peuvent être utilisées pour entrer en contact avec la partie virtuelle ajoutée. Dans l’exemple de la formation aux risques de départs de feu, la réalité mixte permet de scroller avec un geste de la main au lieu de cliquer sur un écran pour faire défiler le contenu pédagogique qui se superpose à la borne incendie.
Les outils de base pour une expérience en réalité virtuelle
Vidéo 360
La vidéo 360 est un format de prise de vue 3D ou réelle qui filme tout ce qui se passe autour de la caméra en créant une sphère. Grâce au casque, vous pouvez visionner tout ce panorama en vous retrouvant au centre de ce point de vue.
L’environnement peut être ultra réaliste ou complètement imaginé avec des images de synthèses. La vidéo 360 interactive permet d’ajouter un format VR (réalité virtuelle) si l’on souhaite que l’apprenant puisse entrer en contact avec l’environnement.
Casques
Il existe plusieurs gammes et marques de casques. Leurs coûts varient et s’échelonnent de 250 à 1700 euros. Certains fonctionnent avec des smartphones, des PC ou sont autonomes. Ils sont plus ou moins légers et confortables.
La qualité du son et de l’image sont des critères importants dans le cadre d’une formation pour garantir une expérience immersive optimale et une attention la plus durable possible.
Pour faire un choix judicieux, il est donc recommandé de se faire conseiller. Les prestataires incluent souvent cette démarche dans leur offre globale de solution de formation immersive à destination des entreprises et centres de formation.
Réalité virtuelle en formation : avantages pour l’apprenant
Pwc évoque les résultats obtenus avec cette solution apprentissage immersif :
source : https://store.pwc.fr/fr/footer/les-nouvelles-technologies-au-service-de-la-formation
Un meilleur engagement grâce à un univers stimulant
Ce dispositif favorise un apprentissage qui mobilise l’émotionnel et l’expérientiel, deux aspects qui participent à un meilleur engagement des stagiaires dans la formation et stimulent l’acquisition des connaissances. L’expérience est visuelle, auditive, voire haptique, car il est possible d’ajouter des retours d’effets. Par exemple, le casque VR peut être équipé de capteurs qui détectent les mouvements de la tête et des mains.
David Kolb, pédagogue américain, valorise le vécu comme le premier lieu d’apprentissage. La réalité virtuelle propose un support ultra-réaliste, idéal pour le développement des compétences.
Une rétention optimale des compétences
Les leviers d’efficacité de la réalité virtuelle en formation sont les suivants :
- Stimulation sensorielle : l’engagement dans un univers sensoriel permet de mieux s’imprégner d’une idée ou d’un concept. Attaché à une expérience, un apprentissage s’ancre plus facilement et durablement.
- Interactivité : l’action est une des meilleures sources de mémorisation parce qu’elle est synonyme d’implication.
- Gamification : en permettant d’ajouter des éléments de jeux ou de scénariser des modules ludiques, la VR favorise une augmentation de la motivation et de la complétion du parcours de formation par les apprenants.
- Réitération : une étape clé de la mémorisation est la récupération. La réalité virtuelle facilite l’application rapide et la répétition des gestes ou opérations apprises. Il est essentiel de ne pas trop laisser de temps s’écouler entre les 2 premières étapes (encodage, stockage).
- Focus attentionnel : l’immersion totale permet une attention décuplée et une focalisation totale sur le module de formation, ce qui optimise les fonctionnalités de la mémoire.
Les bonnes raisons de recourir à l’immersive learning pour une entreprise
Manipuler sans risque
Dans de nombreux univers professionnels, la formation peut s’avérer difficile quand elle implique de manipuler des outils exigeant des précautions majeures. Par exemple, dans la chimie, l’industrie, la médecine ou la logistique, il est délicat de transmettre certains gestes sans exposer les collaborateurs à des situations dangereuses. L’erreur et l’inexpérience sont des facteurs aggravants dans un contexte à risque.
Dans ces cas, le recours à la VR peut être très pertinent puisqu’il permet de proposer un espace d’expérimentation sans aucun dommage. Le chirurgien peut s’entraîner à opérer 15 fois, le conducteur de chariot élévateur peut se tromper 10 fois et le pilote d’avion tester sa conduite 20 fois sans conséquences.
Prévenir la dégradation des outils et matériaux
Autre avantage, pas de dépense supplémentaire de matière à chaque essai : un simulateur permet de s’entraîner à souder un matériau coûteux autant de fois que nécessaire ! Dans d’autres cas, les outils, machines ou appareils utilisés peuvent aussi être onéreux et fragiles. Le collaborateur peut s’entraîner virtuellement sans dégradation potentielle.
Encourager l’erreur pour progresser plus vite
Ce format encourage l’erreur et offre les avantages de la méthode “Test and Learn”. Grâce au retour d’informations immédiat, les apprenants peuvent recommencer rapidement et constructivement.
En intégrant les éléments de correction dans une nouvelle tentative, ils acquièrent plus vite le bon geste, la bonne posture, la bonne pratique. La réitération des gestes renforce les automatismes. C’est une solution idéale pour les entreprises où la précision technique est importante, mais difficile à transmettre en situation réelle.
Préparer ses collaborateurs à la gestion de crise
L’immersive learning, dont fait partie la VR, permet de simuler une diversité de situations cruciales que le cadre de travail peut impliquer.
Grâce à cette technique, on peut inventer des situations de crises en amont auxquelles les collaborateurs peuvent artificiellement être préparés.Ils apprennent ainsi à les gérer efficacement et sereinement. L’anticipation permet de de limiter les coûts liés à l’inexpérience.
Bien intégrer une solution immersive learning : les points de vigilance
La formation en réalité virtuelle peut s’inscrire dans un format blended learning. Des temps en présentiels ou en distanciels connectés avec d’autres apprenants restent des sources de réussite importantes. Le besoin d’être accompagné par des tuteurs également.
Les formateurs doivent être bien initiés au simulateur virtuel qui sera mis à disposition. Idéalement, il faut les inclure dans le projet au moment de sa conception. La prise en main et la motivation à l’utiliser n’en seront que meilleures.
Cette technique pédagogique innovante est recommandée pour les compétences qui nécessitent un entraînement puisqu’elle peut limiter les coûts et les risques.
Mais au-delà des compétences techniques qu’on a pu évoquer, elle est aussi utile pour améliorer les softs skills des collaborateurs (prises de paroles, communications…) ou les interactions sociales en entreprises (management, ventes, onboarding…).
Selon le cabinet PwC, à partir de 375 apprenants, l’investissement formation devient équivalent à celui de formules plus basiques d’e-learning ou de classe. Intégrer la réalité virtuelle en formation doit cependant rester un choix réfléchi. Pour s’assurer que l’engagement financier soit rentable, il ne faut pas hésiter à se faire accompagner. C’est le moyen le plus indiqué pour évaluer le ratio coût-bénéfice et choisir l’option qui conviendra le mieux au contexte et aux objectifs.
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Auteur : Maud REYNARD
Source :
PwC. Les nouvelles technologies au service de la formation [en ligne] (consulté le 07/12/2023)